graines de moutarde blanche

Les graines : de la récolte à la conservation

La récolte de ses propres graines a de nombreux avantages. Cela vous permet d’économiser le prix des semences d’une année sur l’autre, à condition de ne pas acheter des graines hybrides F1 à l’origine. Vous serez alors indépendant face aux semenciers et pourrez ainsi réutiliser vos propres graines d’une année sur l’autre, des graines qui conservent et renforcent leurs caractéristiques (résistance aux maladies et adaptation au sol et au climat de votre milieu). Vous choisirez de préserver les plantes les plus robustes et les plus rentables en fonction de ces caractéristiques. Enfin, vous apprécierez d’autant plus le plaisir de cultiver vos plantes de A à Z, du semis à la récolte et de suivre le cycle de vie de votre jardin.
Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. Antoine de Saint Exupéry

La récolte des graines

Chaque plante est soumise à des conditions de récolte différentes suivant sa nature (fruit, fleur, légume); mais c’est sans surprise que l’on peut dégager des règles générales de récolte :
  1. Certaines plantes s’hybrident (elles se mélangent) : pour éviter cela, prévoyez de les planter à l’écart. Cependant, soyez curieux car l’hybridation peut donner des résultats intéressants !
  2. La récolte se fait à maturité complète mais avant que les graines ne tombent d’elles-mêmes : vérifiez que les contenants (en forme de haricot, de capsule, allongés ou en forme de griffe, au centre de la fleur) sont secs et commencent à s’ouvrir : vos graines sont prête à être récoltées.
  3. Choisissez des plantes vigoureuses qui ne sont pas malade : vous vous assurez d’avoir un spécimen de bonne qualité ayant les meilleurs caractéristiques.
  4. Récoltez les graines par temps sec et chaud pour garantir un séchage optimal et une conservation dans de bonnes conditions.
  5. Pour les jardiniers suivant le calendrier lunaire, la récolte se fait en lune ascendante en jour de graine et fruit.

Légumes courants : aubergine, betterave, carotte, chou de Bruxelles, concombre, épinards, haricot, melon, navet, oignon, poireau, radis et tomates (pour n’en citer que quelques uns !) ;

Plantes médicinales et condiments : aneth, basilic, ciboulette, thym, sarriette, mélisse, laurier, coriandre, oseille, menthe ou encore romarin (même remarque que pour les légumes).

différentes graines

La conservation des graines : au frais et au sec !

Commencez par choisir le contenant approprié, en suivant ces quelques conseils :
  1. Utilisez des enveloppes en papier: glissez les graines dans du papier de soie puis dans l’enveloppe ; si les graines ne sont pas totalement sèches, elles pourront tout de même respirer et ne moisiront pas.
  2. Notez les informations importantes sur l’enveloppe : date et lieu de la récolte, nom de la plante, caractéristiques… en utilisant un crayon à papier plutôt qu’un crayon à encre.
  3. Préférez un papier non blanchi au chlore, ou du papier recyclé : le chlore diminue le pouvoir germinatif des graines.
  4. Placez vos sachets dans des boîtes hermétiques, vous les protégerez en plus des rongeurs, oiseaux et insectes. À prohiber : l’aggloméré et le contreplaqué, car la colle contient du formol qui détruit le germe de la graine…
Il est nécessaire de stockez vos graines dans une pièce fraîche et bien ventilée, de préférence obscure, à l’atmosphère sèche et qui n’est pas assujettie au gel :
  • Si vous comptez utiliser vos graines dans l’année, votre cave ou votre garage feront l’affaire.
  • Pour une durée de conservation supérieure, préférez le réfrigérateur ou encore le congélateur (les banques de graines les utilisent). Dans ce cas là, l’emploi de la boîte hermétique est obligatoire pour une conservation optimisée de vos graines.

pochette-graine-DIY

Le mot de la fin avec Christian Boué, dans l'interview menée par Terre Vivante :

Quels sont les avantages des semences bios ? On peut supposer que des graines sélectionnées en milieu naturel, sur des plantes cultivées sans « dopants » ni pesticides, soient mieux adaptées. Privées de leurs « béquilles chimiques », nombre de variétés améliorées ou hybrides ne se révèleraient sûrement pas à leur avantage. Quoi de plus logique que de vouloir boucler la boucle en cultivant des semences bios ? Si l'on désire un monde plus harmonieux, et préserver les chances de survie des générations à venir, produire de façon biologique et durable les graines de nos jardins devient une priorité.
Lectures et liens utiles :
  • Produire ses graines bio : Légumes, fleurs et aromatiques, Christian Boué, ill. Caroline Koehly, (9782360980567), éditions Terre Vivante, 2012
  • Produire & échanger ses graines (9782815304061), éditions Rustica, 2013